Pourquoi donc les juifs de l'Evangile n'ont-ils pas accueilli avec joie le Seigneur Jésus qu'ils attendaient par ailleurs avec impatience ? Les lectures de ce jour nous offrent trois pistes pour le comprendre.
- Il y a d'abord une manière d'intellectualiser les choses qui empêche de vraiment rencontrer le Seigneur. Pour les juifs, il y a trois hypothèses possibles qu'ils appliqueront ici à Jean-Baptiste et d'autres endroits à Jésus lui-même (Mt 16, 13-14 ; cf Mt 14, 2) : soit il est le Messie, soit Elie, soit le grand Prophète. Ils s'auto-limitent par leurs hypothèses car c'est finalement le Fils de Dieu lui-même qui vient à leur rencontre. Cela les empêchera de dire comme la petite Thérèse : « mon Dieu, vous avez dépassé mon attente ! » Tandis qu'ils s'enferment dans leurs idées et réflexions, ils passent à côté de la personne même du Seigneur.
- Une deuxième raison vient d'une certaine attitude de supériorité : ils ne daignent pas se déranger eux-mêmes ; ils envoient des émissaires poser la question. Ils se positionnent comme ceux qui savent. Jésus doit passer devant leur jury pour être reconnu comme le Messie. Cette arrogance contraste avec l'humilité de Jean-Baptiste qui ne met pas Dieu à l'épreuve.
- Une troisième raison vient de ce qu'ils sont prompts à râler et critiquer les autres. Cette attitude s'oppose à ce que saint Paul propose dans la deuxième lecture : « Frères, soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance : c'est ce que Dieu attend de vous dans le Christ Jésus » (1 Th 5, 16). La joie et l'action de grâces nous ouvrent le cœur ; la critique et l'esprit chagrin nous ferment à la rencontre du Seigneur.
Que Jean-Baptiste nous accompagne de sa simplicité, son humilité et de sa joie pour accueillir le Seigneur.