"Il vit, et il crut" (Jn 20, 8)
Ce dimanche, l’église nous donne de contempler l’attitude de Jean devant le mystère du tombeau vide. Il est celui qui « vit et crut ». Normalement, il y a un complément d’objet direct devant le verbe « voir ». Or là, manifestement il ne voit rien, tout comme Simon-Pierre. Mais nous comprenons que dans sa foi, c’est en fait bien Jean qui « voit » mieux que tous, même si c’est dans l’obscurité du tombeau. Si la partie visible de l’iceberg, ce sont les bandelettes, la partie profonde est la résurrection. Jésus est ressuscité, cela est accompli, c’est un acquis, même si ce n’est pas encore manifesté. Jean le croit simplement parce que Jésus le leur avait dit. Il « voit » les événements comme Jésus, avec les paroles que Jésus leur a dites.
Jean ne cherche pas tant à comprendre ce mystère qu’à le vivre. Encore quelque chose qui le dépasse, sur fond d’événements violents et douloureux, mais c’est le mystère qui comprend l’homme, pas l’inverse. Et cela se terminera bien, au-delà de toute espérance.
Quelques jours après, Jésus ressuscité dira à Thomas « Heureux ceux qui croient sans avoir vu », Jean recevra implicitement cette confirmation plénière, que Celui qui lui avait dit « Venez et voyez » et « Vous verrez mieux encore » a dépassé largement ses attentes, qu’il avait bien raison de Lui faire confiance, de le suivre, et « qu’il verra mieux encore » !
Frère Michel