Commentaire :
L'évangile de ce dimanche 2 juillet dit mieux qu'aucun autre que la foi chrétienne ne se réduit pas à une morale. Elle est d'abord une relation privilégiée avec le Seigneur Jésus.
La mission n'a rien à voir avec une activité de loisirs ; elle n’est pas un passe-temps pour gens désœuvrés ! Elle est quelque chose de grand. Par conséquent, elle ne prend pas seulement le temps mais le cœur.
Jésus est exigeant. Il nous invite clairement à ne pas être des dilettantes. Il nous appelle à nous donner pour de vrai, pas à moitié. On ne peut annoncer le salut seulement du bout des lèvres car il ne s'agit pas de transmettre des idées mais de parler d’une personne. On ne peut en parler de façon détachée, comme de quelque chose de peu d’importance.
Cela implique un renoncement, d'accepter de perdre sa vie, de ne plus en avoir la maîtrise pour se livrer totalement au Christ. Nul ne peut être vraiment missionnaire si Jésus ne passe pas au-dessus de toutes ses affections. Nul ne peut être vraiment missionnaire s’il considère sa vie comme plus importante que le message qu’il est appelé à donner. Il n’en est pas digne.
Saint Paul en est un exemple particulièrement éloquent : « Toutes ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai considérées comme des pertes à cause du Christ. Mais oui, je considère que tout est perte en regard de ce bien suprême qu'est la connaissance de Jésus-Christ le Seigneur... Il s'agit de le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion à ses souffrances, de devenir semblable à lui dans sa mort, afin de parvenir, s'il est possible, à la résurrection d'entre les morts. Non que j'aie déjà obtenu tout cela ou que je sois devenu parfait ; mais je m'élance pour tâcher de le saisir parce que j'ai été saisi moi-même par Jésus-Christ. » (Ph 3, 7...12)
Si la mission est exigeante, elle confère aussi une grande dignité aux missionnaires. Ce n'est pas peu de chose que d'être le héraut de Jésus ! « Se mouiller » pour Jésus nous rapproche de lui.
Jésus s'identifie à un tel point à son missionnaire que celui qui fait du bien à son missionnaire en fait aussi à Jésus. En accueillant le missionnaire, c’est Jésus que l’on accueille. Jésus est sensible à l’accueil que l’on réserve à ses missionnaires. Il ne laisse pas cet accueil sans récompense.
Dans le prolongement de toute la tradition biblique, Dieu récompense ceux qui accueillent ses envoyés. On le voit dans la première lecture par l’accueil qui est fait à Elisée. La Sunanite considère comme une grâce le fait de recevoir ce “saint homme de Dieu”. Bien entendu, il ne s'agit pas de promouvoir un culte de la personnalité. Il s'agit simplement de prendre conscience qu'on ne peut prétendre accueillir Dieu si l'on refuse d'accueillir ses envoyés.
> Lire le chapitre 10 de l'évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu