Quand je quittais le travail, je disais : "À demain, si Dieu le veut " — Église catholique dans l'Oise | Diocèse de Beauvais

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Par admin at 10/07/2017 13:35 |
 

Quand je quittais le travail, je disais : "À demain, si Dieu le veut "

Éprouvée par un cancer, Françoise Loriel nous raconte son épreuve et comment l’amour de ses quatre enfants, l’amitié de sa famille et de ses amis, comme sa foi, l’ont aidée.

À demain, si Dieu le veut

La maladie m’a prise à 48 ans. Avant j’étais toujours en bonne santé. J’ai découvert tout à coup une boule au sein, je m’en souviens, un samedi de pâques. Je n’avais jamais vu ça avant. Ma première idée a été de penser que j’avais un cancer. Mon gynécologue après examen m’a confirmé que j’avais un cancer avancé. J’ai pleuré, pleuré... Mon médecin a appelé ma fille pour lui parler.

J’ai commencé alors une chimiothérapie. Je n’ai pas arrêté de travailler pour autant, sauf le jour des interventions. Et pourtant,
C’étaient des chimios dures. Au bout de six mois, il y a eu l’opération et la radiothérapie. J’ai dû alors m’arrêter de travailler pendant trois ans. Je ne voulais pas, mais le médecin m’y a obligée.

J’ai vécu cela plutôt bien, j’avais la foi en Dieu et j’étais entourée de mes enfants, de ma famille, de mes amis. J’ai continué à vivre, à sortir, à aller à l’église.

Après, tout s’est bien passé. Il suffisait de faire attention au bras opéré où l’on avait pratiqué un drainage. On est considéré comme guéri au bout de cinq ans, mais il y a toujours la nécessité d’un suivi.
Ma foi m’a permis de traverser les embûches, je prie. Quand je quittais le travail, je disais : « À demain, si Dieu le veut ». Les collègues se moquaient de moi. Mais cette phrase est restée et Dieu m’a donné la force. Je l’ai prié, prié... pour voir les 18 ans de mon dernier fils et qu’il puisse voler de ses propres ailes.

Parler de la maladie fait souvent peur. Beaucoup de gens pensent que le cancer est contagieux. Mais en parler fait du bien. J’ai parlé de mon cancer à mes enfants d’abord. Il faut du courage pour le faire, ça les a choqués. Ils ont pleuré, car ils me voyaient mourir. Je leur ai dit que le Bon Dieu allait m’aider et que maman allait s’en sortir. J’en ai parlé aussi à mes amis.

Le jour des 18 ans de mon fils, je me suis assise au bord de mon lit et j’ai encore pleuré. Aujourd’hui, il a 25 ans et je peux dire : « Merci mon Dieu ».

Propos recueillis par le Père Georges de Broglie

Missio avril 2014 : Creillois