Franciscaine oblate du cœur de Jésus depuis ses 19 ans, sœur Bernadette était gravement malade depuis près de 40 ans. Atteinte du syndrome de la queue de cheval, elle guérit après un pèlerinage à Lourdes en 2008. Le 11 février 2018, l’évêque de Beauvais reconnaît officiellement cette guérison comme miraculeuse, signe de Dieu.
En février 2008, mon médecin traitant, le docteur Fumery, m’invite au pèlerinage diocésain du 3 au 7 juillet. Le thème était : «Avec Marie être ami et témoin du Christ». Je n’avais jamais été à Lourdes en tant que malade. Le voyage fut très fatigant, mais peu importe, j’allais à Lourdes avec la joie de tous les pèlerins, puis nous fêtions les 150 ans des apparitions de la Vierge Marie à Bernadette. Nous avons donc mis nos roues dans les pas de sainte Bernadette, et je garde un souvenir de chaque étape de la démarche jubilaire. Ce pèlerinage a été pour moi source de grâce. Dans la grotte, j’ai res- senti la présence mystérieuse de Marie et de la petite Bernadette. J’ai vécu le
sacrement de réconciliation, puis le sa- crement des malades qui est une force pour poursuivre le chemin. En aucun cas, je n’ai demandé la guérison, mais la conversion du cœur et la force de pour- suivre mon chemin de malade. C’est lors de la procession eucharistique et la bénédiction des malades à la basilique Saint-Pie X que j’ai fait l’expérience de la présence de Jésus qui marche au milieu de nous. Dans ma prière, cette parole de Jésus : «Je suis là au cœur de ta souf- france, et celle de tes frères et sœurs ma- lades, donne-moi tout.» À ce moment, j’ai beaucoup prié pour les autres, quant à moi je m’unissais à la souffrance du Christ. Je lui avais tout donné. Ce pèle- rinage est passé vite. J’étais de retour à la fraternité le 8 juillet. Je souffrais, mais tellement heureuse de ce temps fort vé- cu en Église. Le 11 juillet, pendant notre temps d’adoration et en communion avec Lourdes, revivant dans mon cœur ce moment fort vécu lors de la bénédic- tion des malades avec le saint sacrement où j’ai vraiment senti cette présence de Jésus, l’expérience se renouvelle. À la fin de l’adoration, j’éprouve alors dans mon corps une sensation de chaleur et une détente de tout mon être. Alors, dans un acte de foi, je quitte attelle, corset, neu- rostimulateur, morphine. Je suis guérie. Je me sens bien.
C’EST MA PRIÈRE
Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ; désormais, tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; saint est son nom !
Son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa race, à jamais.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, pour les siècles des siècles. Amen.
Article paru dans le journal Missio - Beauvaisis (mars 2018)