Marcher humblement avec Dieu
Un soir où je n’avais pas le moral, à 15 ans, je suis allé dans la chapelle du lycée. Ma tristesse s’est transformée en joie, avec un grand élan intérieur : Dieu m’appelait à être prêtre, moi, le jeune homme timide et plutôt craintif. C’était clair et fort, j’en étais tout étonné ! L’appel a mûri et, le bac en poche, je suis entré au séminaire pour devenir curé de campagne. La formation n’a pas été facile tous les jours : je ne me trouvais pas très doué pour faire le prêtre. J’avais pourtant la conviction profonde que si telle était la volonté de Dieu, je pouvais lui faire confiance, il saurait réaliser ce qu’il demandait.
Jeune prêtre, j’ai été nommé vicaire à la paroisse du centre-ville de Beauvais (pas vraiment rural) et aumônier des jeunes (pas vraiment mon charisme). Mon rêve de curé de campagne s’est réalisé cinq ans plus tard, lorsque j’ai été nommé en Picardie Verte. J’ai ensuite été appelé à Ars pour m’occuper de la formation des prêtres. Ce furent de très belles années à l’école de saint Jean-Marie Vianney, un prêtre tout donné à Dieu et aux autres. Alors que je m’apprêtais à revenir dans l’Oise, heureux de retrouver un ministère paroissial dans mon pays natal, il m’a été demandé de faire un crochet par Rome, toujours au service de la formation des prêtres.
Une belle mission d’Église
Enfin rentré dans l’Oise, me voici à nouveau curé de campagne, dans le Vexin. Au bout d’un an, notre évêque m’appelle à être vicaire général. C’est une nouvelle grâce. L’année suivante, c’est le pape qui m’appelle à devenir évêque.
Toutes ces expériences m’ont enrichi, mais plus encore, elles m’ont appris à être pauvre, simplement entre les mains de Dieu, en lui faisant confiance, en faisant confiance aux autres. Ma vie de prêtre, ce n’est pas de faire des choses extraordinaires, mais de marcher humblement avec Dieu, d’annoncer son amour, de le donner dans les sacrements, d’écouter chacun pour l’aider à trouver son chemin de vie, de fécondité et de joie, bref de travailler à la belle mission de l’Église. Il ne s’agit pas d’accomplir un chef-d’œuvre ni de gagner une guerre, il s’agit de participer à une œuvre d’amour. Merci à l’Évangile et à l’Église de m’appeler sans cesse à me dépasser dans le don de moi-même, merci au Seigneur de me donner sa grâce pour avancer, au-delà de mes peurs, mes limites et mes péchés, sur ce chemin de joie et de vie.
+ Sylvain Bataille, évêque de Saint-Étienne
Missio septembre 2016 : Clermontois