La famille, c’est la clé de tout
« Je suis né dans une famille catholique. Tout petit, j’étais attiré par ce qui se passait à l’autel. Vers l’âge de 13 ans, la décision de devenir prêtre était déjà évidente. C’est une décision qui ne se prend pas seul : l’écoute et l’accompagnement spirituel du curé de ma paroisse furent vraiment épatants. Ma vocation était déjà très claire. Après mes études à Hanoï, je voulais entrer tout de suite au séminaire : au Vietnam, impossible avant 23 ans ! La religion chrétienne est certes reconnue mais quand même sous surveillance. Ma demande pour la France fut acceptée. Et c’est dans la plus grande discrétion que je quittai mon pays. Seule ma famille était au courant. Pas facile de laisser ainsi mes parents, mon frère et mes deux sœurs.
Ne connaissant pas du tout le français, je passais d’abord une année entière à Pau pour l’étudier. Entré au séminaire je reçois le bréviaire que je prie tous les jours. Les études y sont très complètes et nous préparent bien à nos responsabilités. Théologie et doctrine bien sûr mais aussi l’éducation sexuelle et l’information, domaines si importants maintenant. Un plan de carrière ? Certainement pas. Je ne sais pas où je vais exercer mon ministère. Mon évêque auquel je dois obéissance me connaît bien et me confiera la mission qui me conviendra.
« Homme de prière et de confiance »
Le 6 septembre 2015, j’ai été ordonné diacre « en vue de la prêtrise » ce qui est différent des quelque trente-cinq diacres ordonnés dans l’Oise qui sont, pour la plupart, des hommes mariés. Il s’agit de missions différentes. Le diacre, puis le prêtre (l’ordination presbytérale de Van a eu lieu le 19 juin 2016, NDLR), doit être un homme de prière et de confiance. Il doit toujours rechercher la sainteté pour lui et pour les autres. Tout chrétien – et, à plus forte raison, le diacre et le prêtre – trouve l’origine de sa vocation dans sa famille. La famille, c’est la clé de tout. »
Propos recueillis par Anne Lapouille
Missio septembre 2015 : Noyonnais
