Dimanche 30 septembre 2018, à 16h
Célébration de l'ordination diocanale de Sébastien Jacinto en vue du presbytérat,
à Senlis
Sébastien Jacinto est séminariste pour le diocèse de Beauvais. Il est en 5° année de formation au séminaire Saint-Sulpice d’Issy-les-Moulineaux. Il témoigne de sa vocation.
> Comment est née ta vocation ?
Il me semble que l’appel du Seigneur s’est enraciné progressivement dans mon histoire personnelle. Il s’est manifesté dans un désir grandissant de me donner à un « au-delà » de moi-même. Chemin faisant, les signes se sont multipliés, mais je ne les ai vus qu’après coup. C’est d’abord au contact de l’Eucharistie que j’ai vu le Signe le plus lumineux de l’appel à suivre le Seigneur, pour être avec Lui et avec Ses frères. C’est ensuite au contact de l’Écriture, dans un groupe biblique auquel je participais chaque semaine. Ces rencontres ont été pour moi un appel à me mettre à l’écoute d’une Parole Vivante, à m’en nourrir pour qu’elle s’incarne et façonne ma vie au quotidien. J’ai alors ressenti le désir de me donner davantage aux autres, devenant bénévole à la Société de Saint-Vincent-de-Paul. J’ai été beaucoup attiré par la complémentarité entre prière et action, par le fait de répondre à l’Amour de Dieu par l’amour fraternel. Dans les activités menées, distribution de colis alimentaires, repas pour les personnes sans-abri ou encore visites de personnes âgées, les rencontres ont été autant de signes.
> Comment as-tu su que tu étais appelé au sacerdoce ?
Je ne saurais donner de moment précis où j’ai su être appelé au Sacerdoce. Cela vient de loin. Je me souviens en revanche d’avoir bien souvent remis la réponse à plus tard, ne me sentant pas prêt à « oser l’aventure ». Cependant, lors d’une homélie, j’ai été interpellé par ce qu’a dit l’évêque présent : « Celui qui remet à plus tard, bien souvent remet à jamais ! » Ce fut pour moi un « aiguillon ». Si je remettais de fait à « plus tard », je ne voulais pas remettre « à jamais ». La parole biblique « Que votre oui soit oui ! Que votre non soit non ! » (cf. Mt 5,37 ; 2 Co 1,2) résonnait en mon esprit. Je ne me sentais pas prêt à dire « oui », mais je ne voulais pas dire « non », et en rester indéfiniment dans un « entre-deux ». Au « moment favorable », je me suis enfin décidé à frapper à la porte du Service des Vocations, pour que ce désir de devenir prêtre puisse être en quelque sorte « déposé » officiellement aux pieds de l’Église, et être discerné.
> N’as-tu jamais rencontré d’obstacles tout au long de ton parcours ?
Le Seigneur veut que l’on se donne « totalement » à Lui. C’est là un appel exigeant, qui se confronte à des résistances, des refus, et au péché. Le pape Benoît XVI rappelait : « le Christ n’enlève rien, il donne tout ! » Or, il faut du temps pour en prendre pleinement conscience. C’est ce que j’essaye de vivre au Séminaire depuis près de cinq ans. La communion fraternelle entre séminaristes permet de « tenir bon ». Les offices célébrés ensemble, la prière, le sacrement de la Réconciliation donnent particulièrement de dépasser les obstacles. Le soutien des proches est précieux. La bienveillance et l’encouragement des paroissiens sont enfin irremplaçables, ainsi que leurs prières.
Propos recueillis par l’abbé Guillaume Deveaux - Article paru dans Echo Avril 2018 (n° 48)