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Par admin at 10/07/2017 13:35 |
 

Lettre pastorale de notre évêque

À l’occasion de la solennité de l’Annonciation, le 25 mars dernier, j’ai renouvelé la consécration du diocèse à Marie, Mère de Jésus.
Il est temps pour nous d’accueillir Marie, Mère de Jésus, Mère de l’Église, et Mère de l’évangélisation ; il est temps de poursuivre, avec elle, notre marche ambitieuse, nécessaire et de longue haleine, dans la mission que Jésus nous a confiée.
Cette année, lancée le mardi 8 septembre, s’achèvera avec le pèlerinage à Lourdes, en juillet 2021. Cette lettre pastorale veut mettre cette année en perspective, et aider à en comprendre le sens, les enjeux et les implications.

Voici ta Mère !

Lettre pastorale de Mgr Jacques Benoit-Gonnin , évêque de Beauvais, Noyon et Senlis - 8 septembre 2020

Télécharger la lettre pastorale

Voici ta Mère !

(cf. Jn 19,27)

Ensemble, avec Marie,
nous continuons notre route,
en frères et sœurs,
disciples de Jésus et missionnaires de l’évangile.

 

Chers frères prêtres et diacres,
Chers frères et sœurs consacrés,
Chers frères et sœurs, jeunes et plus anciens,

À l’occasion de la solennité de l’Annonciation, le 25 mars dernier, j’ai renouvelé la consécration du diocèse à Marie, Mère de Jésus. Malgré le confinement, beaucoup se sont associés à cette démarche. Ce renouvellement, précipité par la pandémie du coronavirus, introduisait notre diocèse à une « année avec Marie ».

Il est temps pour nous d’accueillir Marie, Mère de Jésus, Mère de l’Église, et Mère de l’évangélisation ; il est temps de poursuivre, avec elle, notre marche ambitieuse, nécessaire et de longue haleine, dans la mission que Jésus nous a confiée.

Cette année sera officiellement lancée le mardi 8 septembre en diocèse, et le 13 septembre en paroisse. Elle s’achèvera avec le pèlerinage à Lourdes, en juillet 2021.

Alors que nous sommes à pied d’œuvre, cette lettre pastorale veut mettre cette année en perspective, et aider à en comprendre le sens, les enjeux et les implications.

Le chemin engagé – la dynamique missionnaire

Depuis 6 ans déjà, notre marche à la suite du Christ a pris un tour nouveau avec la dynamique des 5 essentiels, les visions pastorales diocésaine et paroissiales, la mise en place des Équipes de conduite pastorale, la réorganisation des Services diocésains, et le lancement des Fraternités missionnaires de proximité. En tout cela, nous voulons « lutter contre une tentation ‘ décliniste ’, des habitudes stérilisantes et un activisme rassurant mais ambigu. » (cf. lettre pastorale Avec vous tous les jours – 8 septembre 2017, p. 4). Nous voulons également permettre aux communautés chrétiennes de relever les nouveaux défis de la mission pour être signes du salut en Jésus-Christ, dans un contexte de mutations nombreuses et profondes du monde et de l’Église.

Pour exprimer l’ensemble du mouvement de renouvellement de nos communautés, une vision diocésaine a émergé : « Église catholique dans l’Oise, vis en communautés fraternelles et fais de nouveaux disciples du Christ ! ». Elle veut donner les traits essentiels que l’Église diocésaine et ses communautés devront présenter dans 10/20 ans. Pour structurer cette vision, 6 orientations ont été données. Les communautés devront

  • Vivre davantage des 5 essentiels (prière, fraternité, formation, service, évangélisation) ;
  • Être animées par des responsables plus nombreux et mieux formés pour la mission ;
  • Donner la priorité à la mission vers et avec les jeunes ;
  • Être heureuses d’inviter, d’accueillir et d’accompagner ;
  • Être attentives à servir ;
  • Être davantage insérées dans leur environnement (humain, social, interreligieux...).

En demandant aux communautés diverses de s’approprier cette vision et ces orientations, j’ai invité à l’audace missionnaire dans laquelle l’Esprit saint fera émerger l’Église du XXIe siècle dans l’Oise ; j’ai également exprimé ma conviction que les prêtres seront toujours des acteurs essentiels de l’Église de demain, en collaboration étroite avec les autres fidèles ; j’ai enfin rappelé que nous ne pourrions pas avancer sans aimer l’Église et sans nous aimer les uns les autres !

Les réflexions menées localement à partir de la vision et des orientations, ont permis de faire ressortir des chantiers prioritaires, en lien avec les 6 orientations déjà rappelées, pour nous engager concrètement dans le processus de mutation. Il s’agit de

  • Mieux articuler les rôles entre ministres ordonnés (prêtres et diacres permanents) et laïcs (femmes, hommes, personnes consacrées) ;
  • Améliorer l’accueil et l’accompagnement des personnes ;
  • Développer les dimensions fraternelles des communautés ;
  • Travailler ensemble et de manière décloisonnée ;
  • Honorer la soif spirituelle de tous.

Pour un tel travail qui concerne toute l’Église diocésaine, ne soyons pas étonnés que le chemin se dévoile progressivement, que des questions viennent surprendre nos certitudes, que la clarté ne soit pas toujours au rendez-vous, et laisse place à la crainte et à l’épaisseur de l’inconnu. C’est bien pourquoi la lettre pastorale du 8 septembre 2018 « Laissons-nous conduire par l’Esprit saint ! » invite déjà justement à faire route avec l’Esprit saint.

De nombreuses réflexions ont été partagées et des actions ont été diversement mises en œuvre. Les journées diocésaines « La joie d’évangéliser », organisées chaque année depuis 2014, ont été de belles occasions de rencontres fraternelles, de témoignages, de soutien, d’encouragement pour faire corps diocésain et avancer. J’en tire motifs d’action de grâce au Seigneur et motifs de reconnaissance à toutes celles et tous ceux qui y ont contribué.

Pour autant, nous ne sommes pas arrivés au terme ! Si le mouvement est engagé, si on peut observer quelques changements heureux, la dynamique n’a pas encore pris toute son ampleur. Il lui faut du temps pour s’enraciner dans nos cœurs et nos comportements, pour se déployer dans nos vies et nos communautés ! Ne relâchons pas nos efforts ! Relisons les deux lettres pastorales déjà données (elles conservent toute leur actualité !), et continuons à les mettre en œuvre, pas à pas, selon le contexte et les besoins locaux ! Ne nous laissons pas voler la joie du chemin parcouru et l’espérance qui nous a mis en route !

C’est au moment décisif de la Passion que Jésus instaure un lien étroit entre sa Mère et Jean, entre Marie et l’Église. « Femme, voici ton fils »… « Voici ta Mère » (Jean 19, 27). Les trois années vécues par les disciples avec Jésus risquaient d’alimenter une grande désillusion alors qu’elles sont le socle sur lequel l’Esprit saint construit l’Église, lumière des nations et servante du salut en Jésus-Christ. En avançant avec Marie, nous pouvons mieux comprendre, accepter et approfondir le sens et les enjeux des transformations en cours, poursuivre notre conversion pastorale, mettre en œuvre la nouveauté voulue par Dieu pour son Église dans l’Oise.

Marie, avec nous, sur le chemin

Oui, il nous est bon d’accueillir Marie ! Non pas parce que, chez les chrétiens catholiques, il doit toujours y avoir un « couplet » ou un « paragraphe » sur Marie, non pas comme un « habillage dévotionnel », mais parce que l’accueil de Marie, Mère de Jésus, Mère de l’Église et Mère de l’évangélisation va nous soutenir sur notre route.

Comme l’énonce le Pape François, dans La joie de l’Évangile (284), « Avec l’Esprit saint, il y a toujours Marie au milieu du peuple. Elle était avec les disciples pour l’invoquer (cf. Actes des Apôtres 1, 14), et elle a ainsi rendu possible l’explosion missionnaire advenue à la Pentecôte. Elle est la Mère de l’Église évangélisatrice et sans elle nous n’arrivons pas à comprendre pleinement l’esprit de la nouvelle évangélisation. »

À plusieurs reprises, Marie s’est montrée proche de l’Église qui est dans l’Oise. Sans oublier les nombreuses grâces plus discrètes, quatre guérisons liées à Lourdes ont été déclarées miraculeuses. La dernière, dont a été gratifiée sœur Bernadette Moriau (2008/2018), nous redit cette proximité toujours actuelle de Marie pour les malades et les pauvres, en faveur de la vie. Si le diocèse ne compte pas de grands sanctuaires mariaux, il ne manque pas de lieux où Notre Dame est vénérée : Notre-Dame du Hamel, Notre-Dame de Villembray, Notre-Dame de Bon Secours, Notre-Dame de Neuffontaines pour n’en citer que quelques-uns, sans oublier les cathédrales de Noyon et de Senlis.

Discrètement, comme à Cana, sur le chemin de la Passion de Jésus, ou encore dans la chambre haute dans l’attente de la Pentecôte, Marie continue d’accompagner la marche des disciples de son Fils. En l’accueillant chez nous, nous lui permettons de nous aider à vivre en toutes circonstances dans la Foi, l’Espérance et l’Amour. N’est-ce pas ce que Jésus lui-même souhaite pour nous ? « Il nous conduit à elle, car il ne veut pas que nous marchions sans une mère... » (La joie de l’Évangile, 285). « Comme une vraie mère, elle marche avec nous, lutte avec nous, et répand sans cesse la proximité de l’amour de Dieu... Elle est la femme de foi, qui vit et marche dans la foi, et ‘ son pèlerinage de foi exceptionnel représente une référence constante pour l’Église’. Elle s’est laissée conduire par l’Esprit, dans un itinéraire de foi, vers un destin de service et de fécondité. Nous fixons aujourd’hui notre regard sur elle, pour qu’elle nous aide à annoncer à tous le message de salut, et pour que les nouveaux disciples deviennent des agents évangélisateurs. » (La joie de l’Évangile, 286-287).

Parmi nous, certains sont peut-être gagnés par la lassitude, d’autres par la fatigue et les doutes. Tous, pourtant, au fond de nous-mêmes, nous sommes convaincus que la mission d’annonce de l’Évangile du salut « incombe à tout le peuple de Dieu, et demande une nouvelle ardeur, de nouvelles méthodes, et un nouveau langage », ainsi que des formes de vie et de témoignages renouvelées (cf. Paul VI, L’annonce de l’Évangile dans le monde moderne, 8 décembre 1975, et Jean-Paul II, Je vous donnerai des Pasteurs, 25 mars 1992). Dès lors, nous ne pouvons pas nous mettre en retrait, délaisser nos assemblées (cf. Hébreux 10, 25) ou renoncer à notre part de responsabilité et de mission. Je demande à Marie, pour moi-même et pour chacun de nous, un désir renouvelé et la force de persévérer dans la disponibilité et la docilité à l’Esprit saint. Dans la confiance que Dieu ne dort ni ne sommeille (psaume 121, 4), dans l’espérance qu’Il fait tout contribuer au bien de ceux qui l’aiment et servent son Église (Romains 8, 28), dans l’amour fraternel qui caractérise les disciples de Jésus (Jean 13, 35), poursuivons ensemble, avec Marie, notre route missionnaire.

Comme le rappelle le Concile Vatican II (cf. constitution l’Église, Lumière pour les peuples), la figure de Marie, liée à Jésus et à son Église, est une référence et un exemple pour tout chrétien. Marie peut nous aider à comprendre ce que veut dire être sauvés par Jésus puisqu’elle l’a accueilli en notre condition humaine, l’a accompagné, vu et entendu, l’a découvert et suivi jusqu’au bout. Elle est « la première en chemin », qui nous aide à voir, entendre, discerner... pour être et demeurer en relation étroite avec son Fils et participer à sa mission.

Cheminer avec Marie est simple !

1. Une question pour accompagner la route

Pour cheminer avec Marie, je propose que nous nous interrogions souvent : « Que ferait Marie dans la situation où je suis, où nous sommes ? » Aucun risque que Marie prenne la place de Jésus ou la nôtre ! Rappelons-nous ce qu’elle fait à Cana : elle interpelle son Fils, puis elle dit aux serviteurs, « Faites ce qu’il vous dira ! » (Jean 2, 5). Rappelons-nous également ce que répond Jésus à cette femme qui disait « Bienheureuse la mère qui t’a porté dans ses entrailles et t’a nourri de son lait » : « Heureux plutôt ceux qui entendent la parole de Dieu, et qui la gardent. » (Luc 11, 27,28) Marie nous partagera ce qu’elle-même a appris : écouter et oser entrer dans la mission de Jésus.

Le livret qui accompagne cette lettre pastorale soutiendra notre route. En proposant de cheminer avec le chapelet, seul ou en fraternité missionnaire de proximité, à raison d’un mystère par quinzaine, associé à quelques questions pour aller plus loin, une attitude de Marie, et un geste de disciple, il nourrira et stimulera notre prière et notre engagement. Conçu en lien avec notre cheminement diocésain, il permettra de mettre en pratique les 5 essentiels et d’avancer simplement dans l’expérience des fraternités missionnaires de proximité.

2. Des attitudes à privilégier

Comme « première en chemin », Marie nous aidera, à adopter des attitudes essentielles au disciple missionnaire. J’en évoque quelques-unes avec le Pape François lorsqu’il dit : « Il y a un style marial dans l’activité évangélisatrice de l’Église. Car chaque fois que nous regardons Marie nous voulons croire en la force révolutionnaire de la tendresse et de l’affection. En elle, nous voyons que l’humilité et la tendresse ne sont pas les vertus des faibles, mais des forts, qui n’ont pas besoin de maltraiter les autres pour se sentir importants. » (La joie de l’Évangile, 288)

Sans cesse, l’humilité permet à Marie d’accueillir et d’écouter Dieu qui se fait proche, l’aide à reconnaître l’empreinte de l’Esprit saint en toutes situations, la fait marcher au pas du Christ. Qu’elle nous partage son cœur humble qui accepte la présence et l’intervention de Dieu dans nos vies, et leur donnera rayonnement et fécondité !

Sans cesse, la tendresse de Dieu donne à Marie d’avoir un cœur plein de douceur, de compréhension et de bienveillance. Laissons Marie nous disposer à recevoir cette tendresse de Dieu pour qu’elle imprègne toute notre vie. Dans le contexte actuel, avec ses relents de méfiance et de suspicion, la tendresse ne doit pas être évacuée au profit d’attitudes distantes, trop vite paralysantes et destructrices des relations humaines. Cette tendresse peut prendre les formes de la bienveillance, du respect de l’autre quel qu’il soit, de l’attention, de l’écoute, du service, du temps partagé... Que Marie nous apprenne une chaste tendresse envers autrui !

Sans cesse, la confiance de Marie permet au Seigneur d’accomplir son oeuvre de salut. Qu’elle nous inspire cette même confiance ! Comme le sien, notre chemin de vie est plein d’imprévu, incertain, rude, obscur, mais, avec Marie, faire confiance en Celui qui n’abandonne pas ceux qu’il aime, ne pourra ni nous décevoir ni nous perdre. Marie n’a pas eu la connaissance immédiate et totale des mystères dans lesquels elle était engagée. Elle a dû s’en remettre à Celui dont les pensées ne sont pas celles des hommes, ni les voies celles de l’homme (cf. Isaïe 55, 8), mais qui est Dieu fidèle en son amour et sa volonté de salut.

Pour les prêtres, ces 3 attitudes prennent une forme tout à fait spéciale qui est la charité pastorale. Chacun d’eux, consacré pour être un « autre Christ » et uni au Bon Pasteur pour servir le peuple de Dieu, a besoin des sentiments qui habitent le cœur du Christ, doux et humble, accueillant et plein de compassion. Comme Mère des prêtres, Marie sait faire en sorte que l’humilité, la tendresse et la confiance qui habitent son cœur façonnent un « cœur pastoral » en chaque prêtre. Dans cet esprit, j’invite à nouveau les prêtres à dire souvent, sous le regard de Marie, cette prière donnée dans la lettre « Laissons-nous conduire par l’Esprit saint ! ».

Trinité sainte, je t’adore.

Père très bon, je Te remercie pour Jésus,
ton Fils, mon Sauveur.

Jésus, Sauveur du monde, je Te remercie
pour ton appel à Te consacrer toute ma vie.
Je Te renouvelle l’offrande que j’ai faite
au jour de mon ordination,
et ma totale disponibilité à servir.

Esprit saint, viens en toute ma vie ;
que je puisse être, aujourd’hui, le prêtre de Jésus
dans le service de l’Église et l’annonce de l’Évangile,
avec mes frères et sœurs laïcs,
que tu m’as confié et avec lesquels Tu m’invites à servir,
pour la gloire de Dieu et le salut du monde.

Amen !

3. Des moments pour retrouver Marie

Enfin, je voudrais insister sur quatre moments où nous pourrons rejoindre Marie et cheminer avec elle.

J’invite d’abord à retrouver cette pratique traditionnelle et simple de l’angélus. Cette prière récitée, seul ou avec d’autres (en famille, en communauté, en colocation…), trois fois par jour (vers 7h, midi et 19h) nous fait rejoindre Marie consentant à la volonté de Dieu en elle et à travers elle. En Marie, le Verbe éternel s’est fait chair. Avec Marie, nous consentons à ce que Jésus trouve en nous comme « une humanité de surcroît » par laquelle il continuera de venir dans notre monde pour y révéler l’amour de son Père. Dire l’angélus c’est, avec Marie, se tenir humblement disponible, docile et confiant à l’accomplissement de la volonté de Dieu qui veut sauver tous les hommes. Pour aider à prier l’angélus, un signet spécial sera diffusé.

Les Actes des Apôtres nous rapportent que, dans l’attente de la force d’en haut, « Marie, mère de Jésus participait fidèlement à la prière avec les Apôtres, quelques femmes et d’autres disciples » (Actes 1, 14). Elle soutenait l’attente des disciples dont Jésus ferait ses témoins jusqu’aux extrémités de la terre (Actes 1, 18). Aujourd’hui, Marie doit être spécialement présente aux rencontres des fraternités missionnaires de proximité. Sa présence simple, humble, accueillante, attentive, disponible et docile à l’Esprit saint sera une aide précieuse pour leur cheminement et leur développement.

Marie, au pied de la croix, communie à l’amour de Jésus pour son Père, à son offrande totale pour le salut du monde. Marie, au pied de la croix, est au cœur de l’eucharistie en acte où Jésus continue de s’offrir à son Père et de se donner pour le salut du monde. Nous devons la supplier de nous aider à entrer toujours plus profondément dans cette rencontre d’amour, dans l’offrande de nous-mêmes pour nous laisser transformer en « Corps du Christ » et « martyrs de l’Évangile ». S’il s’agit d’une démarche personnelle, il s’agit aussi d’une démarche collective ! La présence de chacun à l’eucharistie dominicale construit l’Église dans cette forme de communautés de rassemblement que j’évoquais dans Laissons-nous conduire par l’Esprit saint ! (15 p.18) pour y puiser les grâces nécessaires à notre fidélité à Dieu et à notre zèle missionnaire.

Lors de la Visitation à sa cousine Élisabeth, Marie exalte le Seigneur qui s’est penché sur son humble servante, disperse les orgueilleux, élève les humbles, comble de biens les affamés (Luc 1, 46-56). Dans de nombreux cas, elle a choisi d’apparaître à des enfants ou des adultes simples et pauvres (Lourdes, La Salette, Guadalupe…). Elle nous rappelle ainsi l’option préférentielle de Dieu pour les petits et les pauvres. Elle nous rappelle cette proximité avec les pauvres que Dieu veut avoir avec eux, à travers nous. Elle nous invite à faire tomber ces apriori qui mettent de la distance, à surmonter les peurs qui paralysent, à oser ces pas qui rapprochent, relèvent, soutiennent et font confiance, à découvrir la richesse du cœur des pauvres et des petits. Elle nous rappelle que l’Église de son Fils n’est pas sans les « petits » et nous invite à être et agir avec eux. Qu’elle aide chacune de nos communautés à (continuer à mieux) vivre et témoigner avec les pauvres !

En conclusion de cette lettre, je donne à nouveau cette prière que j’ai prononcée au jour de l’Annonciation, pour renouveler la consécration du diocèse à Marie. Que celle qui nous précède et que nous regardons, nous inspire et nous aide à avancer !

Aujourd’hui, Ô Marie,
Mère de Jésus et notre Mère,
Nous t’offrons à nouveau ces terres de l’Oise :
Viens encore y demeurer,
Protège-les !

Que ta foi, ta disponibilité à l’Esprit saint,
ton amour pour les humbles et les petits
nous inspirent et nous soutiennent !

Que nous sachions témoigner, en toutes circonstances,
de la joie de connaître et de servir ton Fils Jésus !

Que nous osions inventer de nouveaux chemins !
Pour qu’advienne une société plus juste et plus fraternelle,
et que s’accomplisse en nous l’œuvre de salut réalisée en Lui !
Amen !

Beauvais, le 8 septembre 2020

+ Jacques Benoit-Gonnin
Évêque de Beauvais, Noyon et Senlis

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