Je t’appelle par ton nom, Mariteiti, viens et suis-moi
Je viens de Kiribati, une petite île située en Micronésie, au cœur de l’Océan Pacifique. L’appel de Dieu est mystérieux, j’avais environ huit ans.
Je me souviens que maman m’a demandé de diriger le chapelet que nous récitions en famille chaque soir. A mon oreille, elle m’a chuchoté de confier à la vierge Marie son intention particulière : le mariage de mes parents à l’église. Je répétais cette intention chaque soir. Cinq ans plus tard, ils étaient mariés.
Quelle journée spéciale et joyeuse ! Je me réjouissais comme si quelqu’un avait été perdu et retrouvé. Sans réfléchir, les mots sortaient de ma bouche en face de la croix, « Jésus ce que tu veux que je fasse, où tu veux que je parte, je l’accepte avec tout mon cœur ». Ces mots sont sortis de ma bouche innocemment.
Adolescente, je n’avais plus le désir de suivre Jésus. Un jour au lycée catholique, nous avions l’adoration, je fermais mes yeux et écoutais la parole de Dieu.
« Ne crains pas, car je t’ai racheté, je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi ». « Parce que tu as du prix à mes yeux, que tu as de la valeur et que je t’aime, je donne des humains en échange de toi, des peuples en échange de ta vie. » (Is 43 ; 1,4-5). C’était très silencieux et tout d’un coup, les larmes survenaient et mon cœur était vide. J’ai ouvert mes yeux et je me suis demandé, qu’est-ce qui m’est arrivé ?
Le temps est passé. De façon inattendue maman est rentrée à la maison en disant que la supérieure des Filles de Notre Dame du Sacré-Cœur d’Issoudun (FNDSC) demandait de mes nouvelles. Nous étions étonnées car nous ne la connaissions pas. Il y avait une agitation intérieure. Je peux dire que la graine semée dans mon cœur émergeait et commençait à se développer. La connaissance de moi-même, l’acceptation de mes forces et mes faiblesses étaient essentielles pour m’aider de répondre à l’appel de Dieu. L’amour dont mes parents et mes proches m’entourent vient de Dieu. Pour le partager aux autres, j’ai lui dit « OUI ». Me voici, ton humble servante, je suis prête à partager ton amour et à t’annoncer avec tout ce que je suis.
L’invitation de Dieu continue jusqu’à présent. « Aimé soit partout le Sacré-Cœur de Jésus » est notre devise et ma priorité.
Au début de ma mission en France, j’ai vécu la générosité, la charité, le grand amour de Jésus qui m’a d’abord soignée de ma maladie physique. J’ai compris alors pourquoi on peut préférer la mort à la souffrance, mais Dieu m’a donné un cœur ouvert pour accepter et regarder tout ça avec un regard de foi, paisible et heureux.
J’ai un apostolat intéressant : les enfants du catéchisme, l’art floral liturgique, l’animation des temps d’adoration, de la messe et notre présence dans le quartier.
Nous faisons notre mieux pour évangéliser avec un cœur joyeux pour donner force à notre charisme. Je veux servir Jésus et son dessein d’amour. Il a tout prévu et je lui fais confiance. Je sais que Notre Dame du Sacré-Cœur nous guide toujours dans l’union avec son fils Jésus Christ.
Sœur Mariteiti Tooto, (FNDSC)
Paroisse de Crépy-en-Valois
Echo janvier 2015
