Joseph Guignon, le médiateur
Je suis né à Dakar en 1946, dans une famille chrétienne comptant deux prêtres : un oncle et un cousin. J’ai grandi dans la foi que mes parents m’ont inculquée. Chaque dimanche, de l’âge de 8 ans jusqu’à mes 15 ans, j’ai servi la messe. À 24 ans, j’ai quitté mon pays avec la bénédiction de mes parents et je suis arrivé en France. Embauché à l’usine Chausson de Creil-Montataire en 1973, j’y suis resté quinze ans. C’est à la demande d’un ami, membre de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), que je suis entré à la mairie de Creil comme agent de médiation en 1989, jusqu’à ma retraite actuelle.
Était-ce moi qui étais médiateur ? Ou était-ce Dieu ?
Je me suis toujours senti très proche et à l’écoute des jeunes et des familles qui me sollicitaient pour des situations délicates et conflictuelles. Chaque fois, soutenu par la prière, des solutions ont été trouvées, des conflits résolus, dans la discussion, la médiation, la délicatesse et le respect mutuel. Le seigneur a guidé mes paroles et mes pas sur mon chemin de médiation. Ce travail de médiateur dans les quartiers m’a beaucoup apporté dans mon parcours professionnel et m’a permis, avec l’aide des collègues que j’ai côtoyés, d’aider et d’orienter des jeunes dans leurs projets professionnels au sein du bassin creillois. J’ai confié chaque résolution de conflit au Seigneur, je l’ai remercié pour chaque solution trouvée.
Le catéchisme, une autre forme de médiation
Mais pour moi, la transmission aux jeunes ne pouvait pas s’arrêter, elle devait continuer malgré l’heure de la retraite sonnée. C’est pourquoi, comme je l’ai fait pour mes trois enfants et mes deux petits-enfants, il m’a paru tout naturel, une fois retraité, de rejoindre l’équipe de catéchistes de ma paroisse pour partager ma foi. J’ai beau- coup de plaisir à échanger et transmettre ma foi avec les enfants de CE2 et CM1 qui se préparent à recevoir le corps du Christ pour la première fois, ou ceux de 4e qui professent leur foi et renouvellent leur sacrement de baptême. Je suis heureux de partager ma foi et de la transmettre.
Propos recueillis par Basile Mbiyavanga et Catherine Savignac
Missio septembre 2014 : Creillois