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Par admin at 10/07/2017 13:35 |
 

Saint Germer

Sommaire

1- Sa vie
2-Les reliques
3-L'abbaye

 

En bref

Saint Germer naît à Wardes près de saint Germer de Fly au VII° siècle sous le règne de Dagobert. Germer et Domane, son épouse, décident d’un commun accord de tous deux de rentrer dans les ordres et ils reçoivent pour cela l’autorisation de leur évêque. En 655 il fonde le monastère cistercien de Flay (aujourd’hui Fly).
Il meurt vers 658.

Il est fêté le 24 septembre.
 

Prière :

Dieu dont la parole est vie,
Tu te révèles à ceux qui te cherchent dans le silence.
Par l’intercession de saint Germer
Et de saints abbés de Fly,
Nous te prions de nous garder attentifs à ta voix.

 

 Sources :
- Dix mille saints dictionnaire hagiographique
- G.E.M.O.B. l'église abbatiale et la Sainte Chapelle de Saint Germer de Fly
- Le Bulletin Religieux de 1925
- Renet T3 - p784-785
- Graves Précis statistiques

 

1- Sa vie

Germer naît au début du VII° siècle à Wardes, petit hameau de Neuf-Marché à quelques kilomètres de st Germer de Fly ; le lieu existe toujours et on y voit encore une ferme fortifiée du XVI° siècle et un manoir du début du XVII° siècle en briques et pierre.
Sa famille, les Rigimer, est noble et d'origine franque convertie au christianisme.
Germer est appelé jeune à la cour du roi Dagobert et devient l'un de ses conseillers grâce à sa sagesse.
Il épouse Domane, une jeune femme noble elle aussi. Ils ont deux filles, mortes assez jeunes et un fils Amalbert baptisé par saint Ouen et à qui ils confient les soins de son éducation.
 

Ayant hérité de ses parents une somme considérable, Germer l'emploie à l'embellissement des églises, aux clercs nécessiteux, à l'accueil des voyageurs.
Puis d'un commun accord avec son épouse il quitte la cour de Clovis II. et donne tous ses biens à son fils.
Son ami saint Ouen lui confie alors le monastère de Pentalle-sur-Risle (aujourd'hui saint-Samson-de-la-Roque) en Normandie mais certains moines, ulcérés de sa sévérité, tentent de l'assassiner. Il se retire alors dans une grotte et devient ermite.

Ordonné prêtre par saint Ouen, il quitte sa retraite après la mort de son fils, rentre en possession de ses biens puis fonde en 655 l'abbaye bénédictine de saint Germer de fly qu'il dédie à la Sainte Trinité, à la Vierge Marie, à saint Jean-Baptiste et à saint Pierre.

Il la dirige jusqu'à sa mort en l'an 658.

 

2- Les reliques

Peu avant l'invasion des Normands, le corps du saint avait été installé dans une petite chapelle située près de la muraille entourant alors la ville de Beauvais à la poterne appelée Saint Germer ou Saint Louis et qui sera détruite en 1849.
Quelques années après leur arrivée à Beauvais les reliques sont transportées dans le chœur de la cathédrale Saint-Pierre.
Puis en 1132, après maintes réclamations, des religieux de st Germer-de-Fly avec à leur tête leur abbé Eudes II, futur évêque de Beauvais, obtiennent de l'évêque de Beauvais, Pierre de Dammartin, le retour dans leur abbaye d'une partie des reliques (un bras).
En 1249, une châsse d'argent décorée de pierres précieuses abrite la relique d'un autre os du bras ; cette translation se fait au cours d'une grande cérémonie présidée par l'évêque de Beauvais, Guillaume de Grès et par l'abbé de saint Germer, Guillaume de Villaine ( 1236-1259), prédécesseur de Pierre de Wessencourt.
Son tombeau devient un lieu de pèlerinage. Il était invoqué lors des fièvres chaudes, la sécheresse, les incendies et le mal des ardents.

Son tombeau devient un lieu de pèlerinage.
Il était invoqué lors des fièvres chaudes, la sécheresse, les incendies et le mal des ardents.

 3- L'abbaye

En 851 l'abbaye est ravagée par les Normands.
Bien que située à l'entrée de la Normandie, en 863, les biens de l'abbaye sont donnés par Charles Le Chauve à l'évêché de Beauvais.
L'abbaye reprend vie en 1036 grâce à l'évêque Dreu ou Drogon (1035-1058). En effet, durant son épiscopat, l'évêque Dreu a une importante politique de restauration d'abbayes dont va profiter pleinement saint-Germer.
De nouveaux bâtiments sont édifiés et des religieux, en provenance de l'abbaye de Saint-Maur-des-Fossés et mis sous la direction de l'abbé Gautier, s'installent dans l'abbaye. Ces religieux apporteront avec eux les reliques de saint Babolin dont la châsse se trouve aujourd'hui dans l'église du Coudray-Saint-Germer.

Détruite en partie à nouveau durant la Guerre de Cent Ans, elle souffre de pillages pendant les guerres de religion sous l'égide d'Odet de Coligny alors évêque de Beauvais et abbé commanditaire de Saint-Germer de Fly ; ce dernier "excitant secrètement les seigneurs de Trie à s'emparer des bois et pâtures du Coudray."

Supprimée à la Révolution, elle est vendue comme bien national en 1792. La plupart des bâtiments conventuels (dortoir, réfectoire, salle capitulaire, cloître entre autres) sont achetés par deux entrepreneurs en bâtiment, demeurant à Abbeville dans la Somme. Ils récupèrent les pierres, le bois, le plomb, le fer pour en faire des matériaux de construction.

 

L'église abbatiale et la sainte chapelle échappent miraculeusement aux démolisseurs et deviennent lieux de culte pour les paroissiens. En 1840 ces deux édifices sont classés "Monuments Historiques" mais devant l'état de délabrement de l'ensemble, Prosper Mérimée, écrivain et alors Inspecteur Général des Monuments Historiques refuse toute restauration car " pour sauver le monument il faudrait une dépense hors de toute proportion avec le mérite qu'il a sous le rapport de l'art."

 

Les protestations de Mgr Gignoux, évêque de Beauvais, des habitants de saint Germer de Fly, de Louis Graves, aboutissent à quelques réparations.

 De nos jours, des travaux de consolidation, de réparations sont effectués régulièrement mais le souligne Philippe Bonnet-Laborderie "aucun programme d'ensemble visant à rendre au monument son équilibre et tout son lustre d'antan n'a été véritablement commencé, la question financière étant toujours primordiale dans ce type d'entreprise, à la fois pour l'Etat et pour la commune, propriétaire de l'édifice, mais sans ressources propres suffisantes."

 

Aujourd'hui, ne subsiste en plus de l'abbaye et de la sainte chapelle, que le corps de logis servant de porterie (XIII-XV° siècles) appelé aussi " Maison de Justice" car les religieux y rendaient la justice.