Fondatrice de la Congrégation des Soeurs de Notre-Dame de Namur.
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Prière
Avec sainte Julie Billiart, proclamons la bonté de Dieu.
Elle se donna entièrement à sa mission d'éducatrice auprès des jeunes
et partagea les soucis des plus pauvres.
C'est pourquoi le Seigneur l'a mise au nombre de ses élus.
En bref
Julie Billiart est née le 12 juillet 1751 au bourg de Cuvilly près de Compiègne dans le diocèse de Beauvais, de parents modestes. Très pieuse dès son plus jeune âge, elle est admise à la première communion à l'âge de neuf ans.
Miraculeusement guérie d'une paralysie l'ayant clouée au lit durant de longues années, elle fonde la congrégation des Soeurs de Notre-Dame en 1804, dont le but principal est l'enseignement et l'éducation chrétienne des jeunes filles pauvres.
En 1809, des difficultés l'obligent à transférer sa communauté d'Amiens à Namur où elle décède au milieu des sœurs le 8 avril 1816.
Elle a dit
- " Je dois bien mettre ma confiance en Dieu dans mes voyages ; je vois si visiblement la Providence dans tant d'événements dont je ne saurais comment me tirer et, toutes les fois que je suis embarrassée, le Bon Dieu vient à mon secours ; aussi je ne m'inquiète de rien. Vous savez que je n'ai pas d'esprit ; il faut que le Bon Dieu fasse tout ".
- " Je serai bien heureuse d'aller un grand nombre d'années en purgatoire ; je ne pense guère aller au Ciel tout droit, chargée comme je le suis d'une si grande responsabilité "
- "Quand je me réveille, ce qui se présente d'abord à moi, c'est un sentiment d'admiration et de reconnaissance de la bonté de Dieu qui veut bien me donner encore un jour pour le glorifier ".
- " Oh ! Quand on a fait l'acte de contrition tous les jours au soir, on doit être bien tranquille. Dieu pourrait-il ne pas nous pardonner, quand on le fait de tout son cœur. "
- " Le bon Dieu peut détruire ce qu'il a établi. Nous devons rester bien tranquilles dans tous les événements ; n'est-il pas maître de faire et puis de défaire ? "
Ils ont dit d'elle
- " les Sœurs de Notre-Dame sont faites pour enseigner le catéchisme" Mère Blin de Bourdon.
- " Cette personne me paraît vraiment inspirée de Dieu et je ne serai pas étonné qu'un jour on parlât d'elle " Mgr de la Rochefoucault, évêque de Beauvais
- " Une femme qui a su croire et aimer " Cardinal Sterckx
- " … Ce qui chez elle d'emblée m'a séduit, m'a conquis, j'en fais l'aveu, c'est ce RESSORT INTERIEUR, qui a fait d'elle l'infatigable apôtre de Jésus-Christ, ce ressort jamais détendu, jamais brisé, malgré tant d'épreuves et tant de coups, ce ressort, fruit de l'Esprit et de sa foi en la bonté de Dieu, je veux dire : son ESPERANCE. Pour moi Sainte Julie, c'est avant tout la sainte de l'Espérance….. Une espérance qui chez elle brille d'un si vif éclat que parce qu' elle a connu des épreuves crucifiantes et véritablement déconcertantes…… " Extrait de l'homélie de Mgr Desmazières, évêque de Beauvais, prononcée lors des fêtes de la canonisation à Namur, le 5 octobre 1969
- " Ce qui m'a le plus frappé dans Mère Julie, c'est un don d'oraison tout à fait extraordinaire et je crois qu'elle était parvenue à un très haut degré de contemplation " Père Sellier SJ
- "….Son oraison était presque continuelle….. Un grand amour pour la pauvreté, un entier dégagement d'elle-même, une parfaite soumission à la volonté de Dieu, une union intime avec Notre-Seigneur qui dirigeait toute sa conduite, donnant l'exemple de toutes les vertus à ses filles, communiquant partout la bonne odeur de Jésus-Christ. Il suffisait de la voir, de lui parler pour être convaincu que l'esprit de Dieu réglait ses pensées, ses sentiments, sa conduite." M. de Lamarche, prêtre, directeur des Dames du Sacré-Cœur de Beauvais
1- Sa vie à Cuvilly - 1751-1790
Marie Rose Julie Billiart est née le 12 juillet 1751 à Cuvilly, petit village à vingt kilomètres de Compiègne, niché dans un gracieux vallon resserré à l'est par un tertre que couronne un bois.
Les parents de Julie tiennent un petit commerce d'épicerie et de lingerie dont le produit, joint à celui d'une parcelle de terre, leur permet de vivre dans une modeste aisance. Ils auront sept enfants dont quatre vont mourir en bas âge. Julie, qui est la sixième, grandit entre une sœur plus âgée de sept ans et un frère, né trois ans après elle.
Tout enfant, Julie aime prier ou se retirer dans le silence de sa chambre pour parler à Dieu. Enfant douée, elle apprend à lire et à écrire à l'école du village dirigée par son oncle Thibaut Guilbert. L'étude du catéchisme surtout l'attire tant que, dès huit ans c'est elle qui l'apprendra à ses petites compagnes, commentant naïvement le texte mais avec beaucoup d'intelligence.
Elle préludait ainsi à sa mission de catéchiste. Ce sera d'ailleurs la grande œuvre de sa vie et le principal but donnée à la congrégation qu'elle fondera plus tard.
En juin 1759 M. Dangicourt est nommé vicaire à Cuvilly, puis curé en 1765. Surpris par la valeur de l'enfant, il s'intéresse à elle et lui apprend à faire oraison et à suivre fidèlement les mouvements de la grâce. Il l'autorise d'ailleurs, dès l'âge de neuf ans, à communier en cachette.
Le 4 juin 1764, la jeune Julie âgée de treize ans, est confirmée par l'évêque de Beauvais et l'année suivante, désireuse de se consacrer entièrement à Dieu, elle fait le vœu de chasteté perpétuelle. A l'âge de vingt ans elle obtiendra la faveur de communier quotidiennement, fait très rare à cette époque encore fortement teintée de jansénisme.
Elle a seize ans lorsque suite à un vol de marchandises et des calomnies qui éloignèrent la clientèle du magasin paternel, la famille est réduite à la pauvreté. Pour subvenir aux besoins de ses parents et pour aider sa sœur presque aveugle et son frère boiteux, elle décide de louer ses services aux fermiers des environs.
Un soir d'hiver 1774, sa famille est agressée. Personne n'est blessé, mais la frayeur ajoutée à la fatigue déclenche chez Julie une maladie des nerfs très douloureuse qui la rendra peu à peu paralysée. Malgré cela jamais elle ne se plaindra, ne se lamentera, ne se découragera.
2- Compiègne 1791-1794 : la vision
Quand éclate la Révolution de 1789, M. Dangicourt, ayant refusé le serment de fidélité à la constitution civile du clergé, est obligé de se réfugier à Paris. Julie reste seule. Bientôt, elle doit fuir aussi, menacée par les révolutionnaires depuis qu'ils savent qu'elle aide le séjour clandestin de quelques prêtres. Elle trouve refuge chez Mme de Pont-l'Abbé, châtelaine de Gournay sur Aronde, à six kilomètres de Cuvilly qui l'héberge avant de s'enfuir elle-même à l'étranger. Les révolutionnaires se lancent à la poursuite de la " dévote ". A nouveau, elle s'enfuit du château, cachée ainsi que sa nièce qui la soigne dans une charrette remplie de paille. Elles sont abandonnées à Compiègne, dans une cour d'auberge.
Les demoiselles Chambon les recueilleront mais toujours poursuivies et indésirables, elles devront changer très souvent de domicile.
C'est à Compiègne, en 1793, que Julie a une vision qui lui montre au pied du calvaire un groupe de femmes portant un habit religieux qu'elle ne reconnaît pas. Puis elle entend ces paroles : " Ce sont les filles que je vous donne dans l'institut qui sera marqué de ma croix ". Son infirmité s'accroît, elle perd l'usage de la parole qu'elle ne retrouvera que plusieurs années plus tard.
Statue de Julie Billart dans l'église St Jacques,
à Compiègne >>
3- La rencontre avec Françoise Blin de Bourdon
A Cuvilly, La comtesse Beaudouin se rendait souvent au chevet de Julie, devenue infirme. Aussi lorsqu'elle vient, en 1795, trouver refuge à Amiens chez le vicomte Blin, elle n'oublie pas sa petite protégée réfugiée à Compiègne et la fait venir près d'elle.
<< Hotel Blin, à Amiens
C'est là qu'elle, la paysanne, et Françoise, l'aristocrate, sœur du vicomte Blin, vont se rencontrer providentiellement. "le Bon Dieu, écrit Julie à Françoise, en février 1797, vous a présentée à moi sans que j'y contribue en rien. C'est bien Lui qui nous a unies si intimement ". Françoise, qui a préparé son entrée au Carmel, est séduite quant à elle, par la profondeur de la foi de Julie Billiart, son courage, sa bonté, sa générosité, sa passion pour la Parole de Dieu.
Elles ne vont plus jamais se séparer.
Depuis longtemps la sainte malade, éclairée de lumières particulières, savait l'intime union que Françoise allait contracter avec elle en vue d'une œuvre : travailler au salut du prochain et surtout, donner aux enfants une éducation chrétienne dans ce milieu déchristianisé par les idées révolutionnaires.
Mais Julie a quarante-six ans et est infirme. Que peut-elle faire ? De son côté Françoise entrevoit clairement sa future vie : partageant les idées de Julie, elle décide de consacrer sa vie et sa fortune personnelle à la réalisation du projet de son amie.
C'est au château de Bettencourt, près de St Ouen, où elles se sont installées en 1799 que le Seigneur leur montre la voie. L'infatigable animateur d'une restauration chrétienne qu'est le Père Varin, supérieur des Pères de la Foi, en est le promoteur. Frappé par l'aptitude extraordinaire de l'infirme pour la catéchèse, il lui suggère lors d'une visite, d'établir une école pour l'instruction religieuse des enfants du peuple qui sont abandonnés.
4- L'oeuvre à Amiens 1803-1809
Au mois de février 1803, Julie et Françoise s'établissent rue Neuve à Amiens, pour commencer l'œuvre sous la conduite spirituelle du Père Varin.
Le 2 février 1804 alors qu'elle est encore sur son lit, Julie se consacre à Dieu avec deux de ses compagnes. Quatre mois plus tard elle guérit miraculeusement pendant une neuvaine au Sacré-Cœur. Elles prennent alors le nom de Sœurs de Notre-Dame, nom attribué par le Père Varin. Elle qui ne marchait plus depuis vingt-deux ans se remet à marcher. Infatigable elle se met alors à voyager.
Au cours d'un voyage en Flandre, elle est invitée par Mgr Fallot de Beaumont, évêque de Gand, à fonder une maison dans son diocèse. Ce sera le point de départ d'une série de fondation en Belgique et en France.
En juillet 1807 Mère Julie qui vient d'établir la maison de Namur, y apprend la nomination du Père de Sambucy comme supérieur de la communauté. Ce dernier, pernicieusement, va s'opposer aux idées de Julie, réussir à l'éloigner d'Amiens, s'emparer de ses ressources financières, la discréditer auprès de Mgr Demandolx. Ces manœuvres aboutissent à l'expulsion de la congrégation !
5- L'oeuvre à Namur 1809-1838
Monseigneur Pisani de la Gaude, évêque de Namur ouvre son diocèse aux exilées. Désormais Namur sera la maison-mère et les sœurs en porteront le nom.
Grâce à l'intervention de Mgr De Broglie, évêque de Gand, Salency reconnaît ses torts et Mère Julie est réhabilitée.
Pendant ces années d'épreuve, elle avait fondé plusieurs institutions :
Jumet en 1807 ;
Saint-Hubert en 1809 ;
Gand en 1810 ;
Zele en 1811 ;
Andenne et Gembloux en 1813 ;
Fleurus en 1814 suivis plus tard par Liège et Dinant.
Par sa volumineuse correspondance et par ses visites, elle communique à tous sa foi, sa confiance, sa charité, son zèle, son courage et sa sérénité, même dans les plus violents orages, car elle est sûre de son Dieu. De ses lèvres s'échappent, en toute circonstance, ces mots sans cesse répétés : " Ah! qu'il est bon le Bon Dieu ! ".
http://sndden.be/julie-billiart-fondatrice-des-soeurs-de-notre-dame-de-namur/
Françoise Blin >>
Le 7 décembre 1815, Mère Julie fait une lourde chute qui lui occasionne de violentes douleurs de tête et un malaise général.
Le 14 janvier 1816 elle s'alite et le 8 avril elle meurt paisiblement.
C'est une grande peine pour Françoise, en religion Mère Saint-Joseph, sa fidèle compagne de toujours. Supérieure de la maison-mère de Namur, elle est élue supérieure générale le 2 juin 1816 et continue, jusqu'à sa mort en 1838, l'œuvre entreprise par son amie Julie Billiart.
Peu après la mort des deux fondatrices, la vision qu'avait eu Mère Julie que ses filles iraient dans le monde entier se réalise. Elles partent aux USA en 1840, en Grande-Bretagne en 1845, au Guatemala en 1859, au Congo en 1894, en Rhodésie en 1895. Au cours du XXième siècle, l'expansion continue : en Belgique, en Italie, en France, au Japon, en Chine, au Brésil, au Pérou, au Nigeria, au Kenya, aux îles Hawaï.
Partout les Sœurs de Notre-Dame portent le message de l'Evangile, s'adressant à tous, avec une préférence marquée pour les pauvres, et leur confirmant combien Dieu est bon.
6- L'approbation suprême
Le 13 mai 1906, Rome célèbre la béatification de l'humble servante de Dieu, Julie Billiart, sous le pontificat de saint Pie X.
Le 22 juin 1969, se déroulent les fêtes de la canonisation sous Paul VI qui déclare dans son panégyrique : " nous apercevons en Julie Billiart, cette conformité à l'image du fils de Dieu, Jésus-Christ, laquelle nous dévoile une prescience et une prédestination de la part de Dieu à l'égard de cette âme…… Sa biographie laisse transparaître une splendeur de grâce et un exemple de vertu chrétienne : l'humilité, la pureté, la patience, la douceur, l'intériorité dans l'agir et toujours, d'une manière quasi connaturelle, l'aspiration à l'apostolat, l'amour de l'église au milieu de tant d'épreuves et d 'amertumes, l'assiduité dans la prière, la dévotion à la Vierge, l'art de se faire aimer et obéir, le talent d'organisatrice ……. "
Sources et liens
sources :
- Vie de Julie Billiart par sa première compagne Françoise Blin de Bourdon ou les Mémoires de Mère Saint-Joseph
- Des gens de chez nous : Ste Julie Billiart par le père Jean Le Guen - Eglise de Beauvais 1989 p278
- Julie Billiart collection "les Origines" ( Maison Mère des Sœurs de Notre-Dame - 17, rue Julie Billiart - Namur - Belgique )
liens :
- la paroisse Ste julie Billiart, du Ressontois, dans le secteur missionniare du Compiègnois.
- Le site de Notre-Dame de Namur : http://sndden.be/julie-billiart-fondatrice-des-soeurs-de-notre-dame-de-namur/
Textes et photos recueillis et mis en forme par Martine Mainguy