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Par admin at 10/07/2017 13:35 |
 

Bienheureuse Charlotte

Soeur de la Résurrection,
Bienheureuse Carmélite de Compiègne,
Martyr de la Révolution
Anne Marie Madeleine Françoise Thouret, en religion Sœur Charlotte de la Résurrection
est née en 1715 à Mouy dans le diocèse de Beauvais.

Elle entre au Carmel en 1736 et prononce ses vœux en 1740, elle a alors 25 ans.

Sommaire
Son martyr :
1- Année 1792
2- Année 1794
3- La condamnation
Prolongements
Sources

Pour en savoir plus : www.carmel.asso.fr

bsecharlotte.jpg

"A 16 ans,
j'aimais le bal à la folie".

1- Année 1792

Le 17 août 1792 le gouvernement révolutionnaire ordonne l'évacuation des couvents, elle a 77 ans.

Le 12 septembre 1792 les membres du district de Compiègne viennent dépouiller le couvent de ses biens. Aliéné comme bien national, il sera démoli. Sur son emplacement se trouve aujourd'hui le Théâtre Impérial.

Le 14 septembre 1792 Sœur Charlotte, désemparée, enlève ses vêtements religieux et quitte le monastère, renonçant à tout ce qui était alors son choix de vie. Elle trouve refuge avec trois autres sœurs dans une demeure du quartier St-Antoine, vivant dans le dénuement le plus complet, mendiant son pain, rejetée de tous.

eglise st antoine.jpg << Eglise Sant Antoine

On peut voir encore aujourd'hui au n° 9 de la rue St-Antoine, inscrites dans les murs, les traces des portes d'une des trois maisons où elles se réfugièrent.

2- Année 1794

Le 21 juin 1794 suite à une dénonciation, les révolutionnaires perquisitionnent les maisons où se sont installées les Seize Carmélites. Durant deux jours et une nuit ils saccagent tout, fouillent et trouvent des lettres compromettantes, un portrait du roi Louis XVI et des images du Sacré-Cœur qui est le signe de ralliement des insurgés de Vendée. C'est suffisant pour qu'elle soit, ainsi que ses compagnes, soupçonnées de comploter contre le gouvernement.

Son arrestation et son incarcération au monastère de la Visitation Ste-Marie transformé en prison, sont marqués par la brutalité des sans-culottes trop heureux de pouvoir donner libre cours aux moqueries sur son état religieux. Ils brisent les tabernacles et les statues prêtés par des âmes charitables. Seule et maigre consolation, dans sa hâte à les suivre, elle revêt son habit, seul vêtement décent qu'elle possède à ce jour.
Le 12 juillet, avec les quinze autres sœurs dont sœur Catherine ( Marie-Anne Soiron) et sœur Thérèse (Marie-Thérèse Soiron) toutes deux originaires de Compiègne et filles d'un marchand mercier, elle est transférée à la Conciergerie.

Arrivée à Paris la brutalité s'abat à nouveau sur elle ; infirme, âgée, les mains ligotées derrière le dos depuis le début du voyage, harassée par ce trajet sous un soleil ardent, ballottée dans une mauvaise charrette, elle ne sait descendre. Deux sans-culottes montent alors dans la charrette et la projettent brutalement sur le pavé. Son visage est en sang. Elle se relève péniblement, sans une plainte, remerciant même ses bourreaux de ne pas l'avoir tuée, préférant s'offrir en martyre.

Le cachot où elle est jetée est répugnant et comble car chaque jour les exécutions laissent la place libre pour les nouveaux arrivants mais dans sa bonté, elle prodigue soins et courage à chacun et chacune. Elle suit plus que jamais la Règle, récite tous les offices et prie.

Le 17 juillet 1794, l'affaire, jugée grave, est portée devant le Tribunal révolutionnaire de Paris présidé ce jour-là par leur concitoyen Scellier, le frère du maire de Compiègne. (Mis en jugement le 28 mars 1795, ce dernier sera condamné à son tour le 6 mai et exécuté le lendemain, en même temps que Fouquier-Tinville !)

Le citoyen Fouquet-Tinville tient le siège d'accusateur. Après un semblant de procès factice et rapide, la condamnation est prononcée. Moins d'une heure après la levée de l'audience la sentence sera exécutée sur la place de la Nation pour le seul motif de " machiner contre la République ".
 

3- La condamnation

porte de mai.jpg Porte de la cour du Mai 

La foule massée de chaque côté du cortège qui traverse les rues de Paris, si hurlante d’habitude, se tait soudain sur son passage et c’est dans ce silence impressionnant qu’elle entonne le Veni Creator puis le Magnificat.

Revêtue de l’habit blanc monastique, le dos du bonnet enlevé en vue du couperet, elle descend de la charrette et se range parmi ses compagnes tout en continuant de chanter. Agenouillée, elle baise la statuette de la Vierge que lui tend la mère supérieure, Mme Lidoine, et reçoit sa bénédiction.

Subjugué, le maître bourreau Henri Samson, lui si expéditif, regarde et attend. Les Parisiens ont souvent vu depuis le début de la Révolution des condamnés partir à l’échafaud calmes et dignes mais le visage radieux, pur, en paix de sœur Charlotte et de ses compagnes forcent l’admiration. Pour un instant la violence déchaînée n’a pas de prise sur ces jeunes filles.
« Mes amis, je vous pardonne de tout mon cœur ». Lorsque les exécuteurs l’aident à monter les marches de l’échafaud, sœur Charlotte ne peut s’empêcher de leur dire d’une voix douce : « Mes amis, je vous pardonne de tout mon cœur ».

Le procès et l’exécution des Seize Carmélites au cours de la Grande Terreur de l’an II représentent un des épisodes célèbres et douloureux du divorce entre l’Eglise catholique et la Révolution.


 

Prolongements

Ces morts tragiques ont alimenté au XXième siècle toute une œuvre tant littéraire avec la pièce de Georges Bernanos appelée « le dialogue des Carmélites », cinématographique avec le film du même nom du Père Bruckberger, que musicale avec l’opéra de Francis Poulenc ou artistique avec Molineri peignant en 1906 un tableau appelé « les Carmélites montant à l’échafaud » et qui se trouve au Carmel de Compiègne. 

sources

> La Révolution dans l’Oise témoignages et témoins
> Les saints de Alison Jones
> L’Oise deux siècles d’histoire de J. Bernet et J.P. Besse
> Essai d’histoire régionale l’Oise de Launay et Fauqueux
> Le vrai dialogue des Carmélites de Michèle Delignac dans le journal de la France
> Compiègne et son patrimoine : la ville et la forêt G.E.M.O.B.

Textes et photos recueillis et mis en forme par Martine Mainguy