Père Jean-Edouard Lamy — Église catholique dans l'Oise | Diocèse de Beauvais

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Par admin at 10/07/2017 13:35 |
 

Père Jean-Edouard Lamy

Fondateur de la congrégation des Serviteurs de Jésus et de Marie.

Sommaire

Sa biographie

1- L'enfance
2- L'oblature, la prêtrise
3- Vicaire de banlieue parisienne
4- La fondation
5- La Congrégation à Ourscamp

> Sources
>Liens

Sa devise :

" les Serviteurs
de Jésus et de Marie
pratiqueront le commandement de l'amour fraternel avec un grand soin,
ne se critiquant jamais mutuellement,
se rendant service avec charité,
et agissant en toute rencontre
en personnes qui s'aiment
et s'estiment en Dieu
et pour l'amour de Dieu."

 

En bref

Jean-Edouard Lamy est né à Pailly en Haute Marne le 22 juin 1853 et décédé à Jouy-en-Josas le 1er décembre 1931.
Ordonné prêtre en 1886, il est vicaire à Saint-Ouen puis à La Courneuve dans la banlieue parisienne.
Il fonde la congrégation des Serviteurs de Jésus et Marie, sous les hospices de Citeaux. Installée dès 1941 dans l'abbaye d'Ourscamp, elle est depuis le 15 juillet 1948 un institut de droit diocésain.

Ils ont dit de lui ...

- "C'est un vrai saint" cardinal Amette
- " Pour certains, il est un visionnaire, pour d'autres un original." Père Pierre-Marie Castaignos Supérieur Général des Serviteurs de Jésus et de Marie.
- " Qui a fréquenté du temps de M Lamy l'ancien presbytère de La Courneuve a une idée du dénuement évangélique ; une idée aussi des vertus du pasteur qui ne vit que pour son troupeau. Il était là le curé des chiffonniers, comme à Troyes il avait été le "curé des voyous". L'Evangile nous avertit d'être attentifs à ces vies cachées que l'amour anime : une énergie surnaturelle illuminée par la charité habitait ce pauvre prêtre." Jacques Maritain
- " Il apportait avec lui cette présence substantielle, pacifique et tendre où la sainteté se fait connaître." Jacques Maritain
- " C'est un honnête homme, une âme droite." Erik Satie

Il a dit ...

- " La Sainte Vierge a été créée pour aider les âmes : sans cesse elle s'emploie à diminuer leurs défauts devant Dieu."
- " Dans un refuge tout y entre."
- " Celui qui cire les chaussures le fera avec l'amour de Dieu, celui qui prêche, prêchera avec l'amour de Dieu dans son cœur… Chanter aussi est un acte d'amour… Ils supporteront, par amour de Dieu, les épreuves de la vie. Tout sur cette terre est fait pour ce céleste amour qui vient de Dieu."
- La Règle " ne demande en soi rien de bien difficile, mais à certaines heures elle^peut être pénible, à cause de notre faiblesse naturelle, qu'il faut vaincre pour l'amour de Dieu…. C'est un dur martyr que de se renoncer ainsi soi-même à chaque instant…. Le but à atteindre, dans toutes les pratiques de la Règle, c'est la destruction de nos défauts."
- " Il faut savoir à l'occasion sacrifier dans notre caractère, dans notre manière de voir, dans nos inclinations et sentiments, tout ce qui pourrait arrêter ou contrarier le bien qui s'offre à faire dans les nécessités des âmes."
- " Ma porte comme mon cœur vous reste toujours ouverte."
- " Notre Seigneur taille les croix selon nos forces."
- " L'humilité incline le ciel sur nos vies."
- " Il n'y a pas de souplesse dans l'obéissance : on obéit ou on n'obéit pas. La règle est le fil d'une lame tranchante : on est d'un côté ou on est de l'autre côté."
- " L'oraison mentale a fait tous les saints. L'oraison c'est le fond de notre vie ; c'est l'armature de notre vie. C'est une protection, un secours, un canal de frâces. Tous les exercices de piété sont en second ordre."
- " Ni vous, ni un autre, ne peut interrompre ma prière intérieure. Parler et prier, chez moi, cela va bien ensemble."
- Sur Marie : " Dans la Sainte Vierge, la joie surabonde. Elle a la plénitude des joies du ciel. Essayer de définir sa joie est pour moi l'impossible : il faudrait un bon théologien, et encore !". " Il y a des grâces qu'Elle n'accorde que quand on a mérité de les recevoir."

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1- L'enfance

Jean-Edouard Lamy naît au Pailly, dans la Haute-Marne, le 22 juin 1853.

Son enfance est pauvre et heureuse. Il va aux champs, sur les marchés, fréquente peu l'école ; par contre sa piété lui vaut le surnom de "l'enfant au chapelet". Piété qui l'incite à "jouer" à faire des processions et plus sérieusement à servir la messe à son curé.

Son père, raconte-t-il, "était maçon, et je l'accompagnais au château quand il faisait des réparations ; je connaissais tous les recoins des greniers".
<< Chateau de Pailly

Très tôt, il a une dévotion pour la Vierge Marie. Il passe des nuits entières en prière devant la statue de Marie Immaculée. En 1864 Marie lui apparaît alors qu'il est aux champs, gardant les deux vaches familiales.

Son désir de se destiner à la prêtrise se voit pourtant contrarié lorsque en 1869 la maison familiale brûle. Tout est perdu.

En 1875, il effectue son service militaire qui durait alors trois ans et demi. Jean-Edouard s'occupe d'abord de la bibliothèque du "Cercle militaire" puis avec son aumônier, l'abbé Henri Nicole, il fonde la "Légion de Saint-Maurice" pour aider les jeunes soldats à se maintenir dans les pratiques de la vie chrétienne et de la morale. 

<< Edouard lamy, sergent au 9ème Régiment d'Infanterie
 

 

2- L'oblature, la prêtrise

 Jean-Edouard est présenté par des amis aux Oblats de Saint-François-de-Sales qui se fondent à Troyes. Il a trouvé sa voie.

Il quitte sa famille le 1er septembre 1879 et s'engage. Il est d'abord assistant à l'Oeuvre de la Jeunesse, une sorte de patronage destiné à maintenir les pratiques de la vie chrétienne chez les adolescents et les jeunes gens, qui, travaillant jeunes étaient confrontés à de mauvaises influences sur leur lieu de travail.

Il étudie aussi, mais a peu de succès aux examens. " J'étudiais quand je pouvais, et je n'étais guère libre que la nuit. J'avais eu une instruction à peine primaire. Et j'avais deux cours : un de théologie et un de latin."

Découragé, un jour c'est saint Joseph, qui vient à son secours en lui intimant l'ordre de devenir prêtre. Et finalement il est ordonné prêtre le 12 décembre 1886, dans la chapelle des Lazaristes devant le tombeau de saint Vincent de Paul. " Quand on se trouve devant un grand saint comme celui dont le corps est conservé ici, on se sent si petit ! Que de vertus auxquelles on n'atteindra jamais ! Combien d'histoires on trouve à lui raconter ! Que de choses à lui demander ! Quel bafouillage cela fait !" aimait-il à répéter.

Aussitôt ordonné, les Oblats le nomment directeur de l'Oeuvre. Il la réorganise. Rapidement cela devient une école de respect : respect de Dieu, des parents, des autres, de soi et du bien d'autrui. Le Père, inlassablement, prend soin de " tous les enfants de la ville".

"Le curé des voyous" comme on l'appelle, n'hésite pas à plaider auprès du juge la défense de certains jeunes. Il visite les fabriques, s'indignant de leurs conditions de travail. "Que de misères, mais aussi que de cœur !" s'exclame-t-il.

Les nuits trop courtes, la nourriture insuffisante ont raison de sa santé. Les Oblats l'envoient alors à Guéret dans la Creuse car ils espèrent pouvoir y fonder une œuvre grâce au don d'une propriété. Seul, sans moyens, il se laisse nommer vicaire de la paroisse de Guéret en attendant les directives.

 


3- Vicaire de banlieue parisienne

 En 1892, ses supérieurs l'envoient comme vicaire à Saint-Ouen. Il y développe les patronages et s'occupe du catéchisme. Mais, pressentant les expulsions prochaines des congrégations religieuses enseignantes, il demande et obtient d'être nommé curé de paroisse dans le diocèse de Paris. Il cesse d'être Oblat, tout en "restant de cœur attaché" à sa Congrégation, comme le lui demande son supérieur,               le Père Brisson >>

Le 14 septembre 1900, le Père Lamy s'installe à La Courneuve. Il consacre sa paroisse au Cœur Immaculé de Marie, Refuge des Pécheurs, et fonde les confréries du Sacré Cœur et du Cœur de Marie…. Le Père Lamy porte beaucoup d'amour pour cette mère qui peut tout réparer même ce qui est le plus mal parti, même ce qui semble irrécupérable : " Si Dieu dans sa colère, brisait le monde, Marie lui en rapporterait les morceaux."

Ses paroissiens de La Courneuve, de braves maraîchers et ouvriers, sont bavards à la messe ; et pour cause, ils commercent tandis que le bon Père fait son sermon… Un jour il s'écrie " Vendez vos pommes, vendez vos navets : je vous donne deux minutes pour cela, mais écoutez la parole de Dieu !" Pris en faute comme des gamins, ils retiennent la leçon ; tous apprennent vite à connaître cet homme empreint de Dieu et lui offrent, qui une botte de carottes, qui des oignons ou un chou.

Sans relâche il porte la communion aux malades, visite les familles, va chercher les âmes en perdition, baptise les enfants, sème la bonne parole dans cette banlieue de la "zone" où les pauvres gens s'entassent. Il aime ces populations d'humbles gens, de chiffonniers ; " Mes chers biffins !" dit-il avec affection, "voilà mes palais et mes princes !"

Pour aider les plus démunis, il fonde le Vestiaire de l'Enfant-Jésus.

Triste de voir combien les enfants s'éloignent rapidement de Dieu, il décide de fonder pour eux des patronages. En 1905, on inaugure, rue Villot, un patronage pour les filles et un an plus tard celui des garçons, rue de la Convention.

De cent premiers communiants, en peu de temps la commune est passée à quatre cents. Seul vicaire pour vingt trois mille âmes, il fait un travail d'apostolat remarquable  "Je ne me plais que là où il manque quelque chose. Et quand il ne me manque rien, c'est là que je ne suis plus à l'aise."

Pour lui la guerre est inévitable et a pour causes le travail du dimanche, les blasphèmes et ce qu'il appelle "la prostitution dans le mariage". Sa mission est simple : il confesse des centaines et des milliers de soldats de passage à la gare de La Courneuve, assistant les mourants, enterrant les morts, recevant dans son église les aumôniers de passage. "Pour Pâques, j'étais débordé, j'avais jusqu'à mille confessions pascales. Quelquefois, j'avais à confesser deux cent prêtres qui revenaient par fournées, j'étais épuisé…."

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4- La fondation

Le 9 septembre 1909, en pèlerinage à Gray, il est touché par un événement très spécial. Dans une vision, la Sainte Vierge lui demande de fonder un pèlerinage à Notre-Dame des-Bois près de Violot en Haute-Marne, près de son village natal, "car, dit-elle ils n'ont rien dans ces contrées". De plus, elle lui montre le lieu, la statue qu'il devra y mettre et la maison qui servira de chapelle. Elle lui demande aussi de fonder une congrégation religieuse.

Peu de temps après la maison est en vente, il l'achète.

En janvier 1913, dans un magasin de Paris il repère la statue qu'il avait vue lors de sa vision. Le 20 avril 1914, la maison devient chapelle. Les pèlerins affluent. Avec l'autorisation de l'évêque, le Père Lamy y célèbrera la première messe le 14 juin 1922.
<< Chapelle Notre-Dame des Bois

Le jeudi de Pâques 1921, Raïssa et Jacques Maritain reçoivent à Versailles la visite du Père "anéanti dans son humilité un peu farouche" selon l'expression de Paul Biver, un habitué de la maison.

Bientôt il fréquente assidûment les cercles d'étude du couple de philosophes et symphatise avec le comte Paul Biver (1886-1952) qui va l'aider à fonder la Congrégation des Serviteurs de Jésus et de Marie, demandée par la Sainte Vierge. A 77 ans, il en devient le premier supérieur général.

Accueilli par Mgr Nègre (Tours) et autorisé par Rome, il s'installe avec un petit groupe à Chambourg, en Indre-et-Loire en 1930. Il se rend vite compte que les jeunes gens sont indisciplinés, remplis de rivalités, sans visée spirituelle. Même les collaborateurs donnent le mauvais exemple. Il reste cependant s'efforçant chaque jour de "mettre un peu d'amour de Dieu dans les âmes". père lamy et son ami le comte biver

Finalement il quitte Chambourg en 1931, l'œuvre est détruite mais le Père Lamy reste serein : "je suis en paix, mais ça ne m'empêche pas de souffrir."

Il meurt le 1er décembre 1931, lors d'une visite chez son ami le comte Biver à Jouy-en-Josas.
                      >> Le père Lamy et son ami, le Comte Biver

Trois hommes assureront la survie de la Congrégation pendant 10 ans : Jean-Pierre Christian, ordonné prêtre en 1939 ; le comte Biver qui s'occupe généreusement des besoins matériels et Charles Emmenecker (1906-1968) qui veille au recrutement.

 


5- La Congrégation à Ourscamp

Le 2 octobre 1941 nouveau tournant : c'est l'arrivée à l'abbaye d'Ourscamp.

Bâtie, à la demande de Simon de Vermandois, successeur de saint Eloi autour de saint Bernard de Clairvaux, la communauté monastique qui y habitait fut dispersée à la révolution française. Les bâtiments, vendus, sont transformés en hôpital militaire en 1792 puis servent au XIX° siècle de manufacture de fil ; la Grande Guerre la détruit en partie.

l'abbaye d'ourscampAvec l'accord des Cisterciens, les premiers candidats arrivent à l'abbaye d'Ourscamp, réquisitionnée alors par les Chantiers de Jeunesse. Ils sont dirigés par le courageux Charles Emmenecker.

Mgr Roeder, évêque de Beauvais reconnaît la Congrégation de droit diocésain et le 15 juillet 1948, il reçoit les engagements de sept jeunes gens avec le P. Jean-Pierre Christian comme supérieur général.

Au milieu des années cinquante, les religieux sont dix-huit. En 1959 le P. André Stoecklin (1924-1992) est élu. Puis c'est l'effondrement, la Congrégation se réduit à cinq membres ! Pendant des années le P. André va persévérer, entouré de quelques frères et d'amis. Il rayonne sur tout le diocèse et prépare l'avenir. Ses efforts sont récompensés.

En 1971, enfin des jeunes gens se présentent au noviciat. Dans les années quatre vingt, la Congrégation grandit avec l'arrivée d'une trentaine de candidats.

Après avoir fondé en Alsace, au Brésil et en Argentine, aujourd'hui, la Congrégation, riche d'une cinquantaine de religieux, cherche à s'enraciner pour se consolider. 

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> Sources

-  Les Serviteurs de Jésus et de Marie, sur les pas du Père Lamy. Coll. La tradition vivante
- Le livre des Merveilles. Editions Plon
- Besse Jean-Pierre : Chantilly et Noyon dans l'histoire
- Picardie gothique - éditions Casterman
- Barré Jean-Luc : Jacques et Raïssa Maritain, les mendiants du ciel
- Biver Paul : Apôtre et Mystique : le Père Lamy

> Liens

- La Congrégation des Serviteurs de Jésus et de Marie à Ourscamp a son site  et sur ce même site, en savoir plus sur l'histoire de l'Abbaye Notre-Dame d'ourscamp.

Textes et photos recueillis et mis en forme par Martine Mainguy