De la Loi à l'esprit de la Loi
À entendre Jésus, notre religion n’est pas ce que nous sommes, trop souvent encore, tentés de croire : un ensemble de lois et de préceptes, de rites et de pratiques ; un ensemble de pratiques à observer qui nous mériteraient le Salut. Elle n’est pas une religion du « permis et du défendu», qui privilégierait les interdits . Si l’évangile contient une morale, il ne s’y réduit pas.
Aussi, nous ne pouvons pas trouver notre satisfaction et notre bonheur dans l’observation fidèle, voire scrupuleuse, des lois et des préceptes, des rites et des pratiques consignées dans la bible ou édictées par l’Eglise, mais plutôt dans l’amour vrai dont ils (ou elles ) ont à être l’expression et les garde-fous. Loin de nous l’idée de les rejeter : ils (ou elles) nous rendent capables d’une disponibilité à l’Esprit qui peut nous mener beaucoup plus loin. Telle est la « justice » ou la perfection à laquelle nous invite Jésus, bien supérieure à celle des canonistes de son temps qu’étaient les scribes et les pharisiens.
Beaucoup pourraient mal interpréter les paroles de Jésus et dire : « Super ! Avec lui : pas d’obligations, la religion devient facile ! » ; ou trouver des prétextes pour excuser leur paresse en disant : « Ces commandements ne sont pas si importants que ça ! ». Contre tous ceux-là , ceux tentés par la facilité ou la paresse, il précise que celui qui « écarte un seul des plus petits commandements n’ entrera pas dans le Royaume ». On ne peut vivre de l’esprit de la Loi sans être soumis à la Loi. C’est ce que veut montrer Jésus ici.
Père Patrick du Saint-Rosaire
