‘Le signe de contradiction’ (Luc 2, 34)
Méditation sur l’évangile du 18 mars 2018
Quelques grecs voudraient voir Jésus. Sa réponse peut sembler surprenante : ‘‘L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié.’’ Ils sont montés à Jérusalem pour adorer Dieu et Jésus leur indique l’heure et le lieu : la Croix ; et le sujet de l’adoration : le Fils de l’Homme.
En regardant le ‘‘serpent de bronze’’, la Croix, nous sommes guéris de toutes les piqûres des ‘‘serpents brûlants’’, c.-à-d. les démons qui nous enchaînent, nous incitent à suivre nos penchants naturels qui, étant terrestres, ne peuvent nous élever vers le Ciel.
‘‘C'est l'esprit qui vivifie ; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie.’’ (Jn 6, 63) C’est cette vie-là qu’il ne faut pas ‘‘garder’’ sous peine de perdre l’autre vie (‘‘pour la vie éternelle’’) qui nous a été redonnée par la victoire de la Croix. ‘‘Si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ d’entre les morts vivifiera vos corps mortels, à cause de son Esprit qui habite en vous’’. (Rm 8,11).
Cela ne voudrait pas dire qu’il faille se priver de tout ce dont nous avons besoin pour vivre matériellement. Certes ces choses-là sont nécessaires mais il convient de ne pas vivre pour elles. Suivre Jésus, se détacher de sa vie terrestre pour embrasser sa vie éternelle : n’est-ce pas cela la croix que chacun doit porter ?
Il y a là un choix, un combat spirituel : qui allons-nous suivre ? Jésus est venu pour faire la lumière, pour séparer ce qui doit l’être. ‘‘Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors.’’ Il y a le dehors, il y a le dedans, le ‘demeurer avec Jésus’ si cher à Jean. ‘‘Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j'ai gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour.’’(Jn 15, 10)
Dans ce combat qui nous mène vers la Pâque du Christ et une énième pâque personnelle, ne baissons pas les bras : à l’exemple de Moïse prenons appui sur Aaron, c.-à-d. l’Église et ses sacrements (Eucharistie et sacrement de réconciliation), et sur Hour, c.-à-d. la communauté des fidèles, la communion des Saints, par la prière.
Frère Gérard-Marie de Magadala
